George Duke a soulful musician

Une place de créateur indéniable dans le monde du jazz fusion, George Duke fut un pianiste, arrangeur et producteur, né le 12 janvier 1946 à San Rafael, en Californie, décédé le 5 août 2013 à Los Angeles. Il a traversé les frontières du jazz et de la musique populaire à plusieurs reprises pendant ses (plus de) 40 ans de carrière. Après un B.A. en trombone et composition musicale du conservatoire de musique de San Francisco, il joue du piano dans le combo jazz de Cannonball Adderley ainsi que de l’orgue et du synthétiseur (récemment inventé) dans le groupe de Frank Zappa « Mothers of Invention » (1969-71, 1973-76).  « C’est Zappa qui m’a amené à m’intéresser aux synthétiseurs. Un jour il a acheté un ARP 2600 qu’il a fait installer à côté de mon Rhodes (piano électrique dont les modèles les plus célèbres ont été développés par la marque Fender). Il y avait tous ces boutons et c’était assez intimidant… »

Il est, avec le batteur Billy Cobham et le bassiste Stanley Clarke, un pionnier de la musique fusion jazz et du funk. Duke et Clarke ont collaboré à des succès tels que « Reach for It », la ballade « Sweet Baby » et « Shine On » . George Duke va rejoindre, après la dissolution des Mothers of Invention, le batteur Billy Cobham en co-leader d’un quartette de jazz fusion avec le guitariste John Scofield et le bassiste Alphonso Johnson. Le groupe, très démonstratif dans des successions de parties solistes, devient, durant son année d’existence, en 1976, un sérieux concurrent pour les maîtres du genre (Weather Report, Mahavishnu, Return to Forever…). En 1977 sa musique prend un aspect plus commerciale dans la veine des formations disco-funk comme Earth wWind and Fire. Il est reconnue alors comme une figure importante de la soul_pop et tient alors les claviers sur l’album de Michael Jackson « Off the Wall » (on remarque déjà dans cette vidéo les arrangements de Quincy Jones qui produira deux des albums mythiques de M.J.)

Il réalisera par la suite plusieurs albums (1981) de jazz fusion virtuose avec le bassiste Stanley Clark : le Clarke-Duke project. Il reviendra au jazz de temps à autre, en 1998 avec l’album « After Hours », en 2002 avec Face the Music, dans une veine plus acoustique. Duke a remporté un Grammy Award en 2000 pour la production du meilleur album de jazz vocal, In the Moment-Live in Concert, avec la voix de sa cousine Dianne Reeves. Son ultime enregistrement, DreamWeaver, dénote une ambiance de ballades pop, avec par endroits quelques doses de funk et une composition qui le caractérise « Burnt Sausage » dans un style de swing et de blues.

Ici George Duke en trio « It’s On » Live at Java Jazz Festival 2010 (Christian McBride on bass, Ronald Bruner on drums)

De même ici avec la fabuleuse Rachelle Ferrell au festival de Montreux Jazz 1997,  You Don’t Know What Love Is, George Duke – keyboards, vocals, Rachelle Ferrell – vocals, Jonathan Butler – guitars, vocals, Patti Austin – vocals, Brian Simpson – keyboards, Mino Cinelu – percussion, Larry Kimpel – bass, Lil John Roberts – drums. « At the top of their power, it shows in the precision and expertise in the way they deliver with such an easy flow. Amazing… »