Jaco Pastorius, à l’apogée de la basse fretless

Les basses fretless sont une catégorie particulière. Comme les instruments classiques, ces basses n’ont pas de frettes sur le manche. Pour tirer le maximum des possibilités de la basse fretless, il faut avoir un niveau technique assez élevé et beaucoup d’entrainement. Comme les notes ne sont pas “définies” par des frettes, la limite entre justesse et fausseté est vraiment infime. Un simple mouvement de doigt peut générer une variation dans le son. Une bonne oreille est aussi de rigueur car, mal jouée, le son d’une basse fretless peut vite devenir désagréable. De ce fait, même si le son d’une fretless peut-être incroyable, c’est un instrument difficile à jouer.

Jaco Pastorius est celui qui a révélé cet instrument au monde entier, établissant sa réputation internationale au sein du groupe Weather Report à partir du milieu des années 1970. Il a su imposé à son époque le son fretless, à travers des compositions comme « Teen Town », morceau révélateur de la virtuosité et du son qu’il pouvait obtenir de son instrument.

Il est le seul bassiste électrique parmi les sept bassistes intronisés au DownBeat Jazz Hall of Fame (2017). Il a été salué comme l’un des meilleurs bassistes électriques de tous les temps. « Il a été le dernier jazzman du xxe siècle à avoir influencé les générations suivantes » (Pat Metheny).

Un historique : jusqu’en 1970 environ, la plupart des musiciens de jazz jouent de la contrebasse acoustique. En général les bassistes restent en arrière-plan avec le batteur, formant la section rythmique, tandis que le saxophoniste, trompettiste ou chanteur gère la mélodie et dirige le groupe. Mais Pastorius avait d’autres idées pour son instrument. Il n’était différent.. il bougeait, chantait et tournait sur scène. Il plaisantait et parlait à la foule, jouait souvent pied nus et torse nu. C’est avec lui que la technique des harmoniques prend tout son essor. Après avoir appris les harmoniques artificielles, il les ajoute à sa technique et à son répertoire. Les harmoniques naturelles sont jouées en touchant légèrement la corde d’une frette sans l’appuyer sur la touche, ce qui donne une note qui sonne un peu comme une cloche. Les harmoniques artificielles, également appelées fausses harmoniques, impliquent de toucher légèrement une corde avec un doigt de la main gauche. L’autre doigt de la main droite joue la note. Un bon exemple d’harmonique souvent cité est l’introduction de “Birdland”. Pastorius était connu pour ses lignes de basse virtuoses combinant des rythmes afro-cubains inspirés par Cachao Lopez, et R&B pour créer des lignes de funk syncopées en double croches. Il utilisait également beaucoup les fameuses notes fantômes.

Après une remastérisation (RTBF-1985) de cet enregistrement, voilà une session qui nous présente des standards magnifiquement interprétés. Les musiciens : Jaco Pastorius: Bass; Keys, Perc, Paco Sery; Drums, Jon Davis; Piano, Paul Mousavizadeh; Guitar, Azar Lawrence; Sax, Perc; Guests: Toots Thielemans: Harmonica ; Michel Hatzi Georgiou: Bass.

 

01. Dolphin Dance 00:00
02. If You Could See Me Now 10:59
03. drum solo 15:40
04. drum + sax solo 19:38
05. Three Views of a Secret 25:51
06. bass solo 33:12
07. Continuum 33:45
08. America 37:18
09. Twins 41:40
10. Liberty City 42:51

 

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