De l’avant-garde des débuts au succès commercial dans les années 70, le saxophoniste argentin Leandro « Gato » Barbieri (1932-2016) a touché tous les publics du jazz. Si, à propos de sa musique, il y a une révolution, c’est que sa démarche l’a amené à élaborer un langage original. Avec lui, il s’agit plus d’ajouter quelques percussions supplémentaires pour installer une coloration typique, ou de s’emparer d’un matériau thématique nouveau pour l’incorporer purement et simplement à l’intérieur d’un cadre pour un jazz élaboré. L’exemple de la reprise d’une « Gymnopédie » d’Erik Satie nous le montre bien. Voici la composition original.
Bien sur d’autres trouveront l’exercice facile, et ne respectant pas ou peu l’esprit du compositeur. Mais la simplicité de Gato Barbieri nous offre cette pluralité. Il n’est ni un musicien de tango, ni un musicien de samba, ni un musicien de jazz. il est avant tout un saxophoniste qui propose à son public une musique restructurée de façon éminemment personnelle à partir d’éléments appartenant à toutes ces musiques. Son succès, sa notoriété, c’est qu’il soit parvenu à allier ses composantes avec un naturel étonnant. L’inspiration d’une Gymnopédie d’Erik Satie propose cet arrangement original, Mystica.