L’étincelante Malienne Fatoumata Diawara

Présente cette année au Montreux Jazz festival, princesse du folk Wassoulou, Fatoumata née en Côte d’Ivoire en 1982, passe ses 10 premières années aux côtés de son père qui jouait dans une troupe de wassoulou (tout en étant politicien aussi..). Lors des représentations mensuelles, c’est la petite Fatoumata qui ouvre le bal en dansant devant les publics. Son père ne souhaitait pas que sa fille abandonne les études pour l’art, il décide de l’envoyer au Mali vivre chez une tante… qui se révèle être comédienne. À 10 ans, Fatoumata est familière des ambiances de plateaux de tournage et se fait remarquer par un réalisateur qui lui propose une petite scène lors d’un dernier jour de tournage. A 15 ans, elle commence une carrière d’actrice qui la mènera aux célèbres marches de la Croisette à Cannes pour le film « La genèse » de Cheick Oumar Sissoko. En 2002, la compagnie Royal de luxe l’engage : elle tourne six ans au sein de la troupe. En novembre 2006, elle est choisie pour interpréter le premier rôle féminin de l’Opéra du Sahel, à Bamako. A 20 ans à peine, elle s’installe à Paris. Nouvelle vie d’artiste : Fatou se lance dans la musique. Rapidement, elle fait la tournée des bars et des clubs parisiens. Elle aura aussi l’occasion de suivre Dee Bridgewater en tournée, de rencontrer Oumou Sangaré, diva malienne qui lui présente le patron du label « World Circuit ». En 2007, elle interprète le rôle de Karaba dans la comédie musicale Kirikou et Karaba, tirée du dessin animé de Michel Ocelot. En parallèle, elle travaille sur le disque de la comédie musicale. Cheick Tidiane Seck lui propose alors d’enregistrer sur son propre album Sabaly. Elle a l’opportunité de chanter avec Herbie Hancock (The Imagine project, Grammy Award 2012) ou Hank Jones.
Dans son album « Fatou », elle parle de sa vie de femme africaine et des pressions que son statut suppose : excision, mariage forcé ou l’éducation des enfants par d’autres parents. Fatou, auteur compositrice, écrit désormais sa propre histoire… au son d’un « picking hypnotique inspiré de la harpe wassoulou, teinté de pigments jazz, blues et funk ». Fatou est inclassable, en 2017 elle participe au nouvel album Lamomali de -M- avec Toumani et Sidiki Diabaté, grands joueurs de Kora et de nombreux artistes venus de tous horizons. Lamomali est un grand disque d’afro pop. Mai 2018 Fatoumata Diawara sort son nouvel et second album «Fenfo». Il succède à «Fatou» (2011), qui avait connu un grand succès auprès de la critique et du public. Reconnue comme l’une des plus belles voix de la musique africaine moderne, Fatoumata Diawara est la porte-parole d’un continent en constante mutation, fière de son héritage. Chanteuse, compositrice, guitariste, actrice, c’est une artiste aux multiples facettes qui se nourrit des rencontres et des métissages de cultures.
Avide de collaborations, l’étincelante malienne a travaillé avec quelques-uns des plus grands musiciens contemporains (d’Herbie Hancock à Damon Albarn en passant par Hindi Zarah et Roberto Fonseca), et a explosé au grand jour aux côtés de -M- au sein du collectif Lamomali (album disque de platine, tournée de Zéniths, 2 Bercy complets, 1 Victoire de la Musique 2018 dans la catégorie Musique du Monde). Elle s’est également illustrée dans une carrière d’actrice, notamment dans Timbuktu nommé aux Oscars et couronné par 7 Césars (2015, dont le meilleurs fi lm et le meilleur réalisateur), fi lm pour lequel elle a écrit, composé et interprété la chanson phare de la bande originale. Elle sera également à l’affiche du prochain long métrage de Philippe Godeau aux côtés de Omar Sy (sortie hiver 2018-2019). Audacieux mais fidèle aux racines de Fatoumata, l’album Fenfo n’a pas de frontières. Enregistré entre le Mali, le Burkina Faso, Barcelone et Paris, il est coréalisé par Fatoumata elle-même et Matthieu Chedid, mêlant modernité et tradition.
Une production recente Douha (Mali Mali) (producers Sade Lawson & Julio Mata Jr. – Album « Energy »). C’est sur on est loin du folk Wassoulou …