Lous and the Yakuza la révolution du R’n’B

Programmée au Montreux Jazz le 10 juillet 2022 à l’auditorium Stravinsky, voici l’article (replacé en tête) édité fin 2020 : Lous and the Yakuza, une artiste à la destinée semblable a son caractère, entier et pleinement sensible au monde qui l’entoure.

La chanteuse belge, d’une hypnotisante justesse dans son show pour Colors (voir sur YouTube), dévoile aujourd’hui la version live d’un nouveau single amoureux. Déjà aperçue l’an dernier aux Trans Musicales, Lous and The Yakuza s’impose doucement comme la nouvelle tête de proue de la scène belge. Oscillant entre rap et pop, la jeune artiste s’approprie les codes de musique où la représentation en tant que femme d’origine congolaise n’est jamais une évidence. En résulte une musique à la majestueuse efficacité, qu’on ne peut qu’attendre d’apprécier sur un format plus long. La preuve avec « Bon Acteur », un des derniers single en date de l’artiste, à découvrir dans un show très convainquant.

La belle chanteuse belgo-congolaise est nommée aux victoires de la musique 2021. Quelques réflexions (de sa part) suite à sa carrière artistique déjà riche en créations et autres événements à l’internationale … : «Je veux être l’exemple d’une femme noire qui a réussi toute seule, envers et contre tout» … «Au même titre qu’Assa Traoré, Rokhaya Diallo ou Amanda Gorman (la poétesse remarquée lors de l’investiture de Joe Biden), je me sens sans conteste une âme militante, qui se traduit notamment par la revendication d’une identité que l’histoire a trop longtemps enfouie. Mais, au-delà de cette considération, je désire avant tout encourager chaque être humain à se montrer authentique et honnête avec lui-même, donc unique. Et peu importe qu’on soit journaliste, maçon ou musicien»…. «J’ai beau prêcher l’amour au quotidien et croire fort en Dieu, je sais aussi bien refuser les concessions en matière d’art, que devenir violente quand on parle business. Car personne, dans cette industrie fondée sur le profit, ne va me la mettre.» …. «Ayant grandi en Afrique, j’ai connu le virus Ebola et la guerre. J’ai aussi été privée toute petite de ma mère pendant trois ans, après qu’elle fut emprisonnée en raison de son appartenance ethnique. Et, certainement en raison du métier de mes parents (son père est médecin et sa maman est aussi dans le médical), j’entretiens une relation détendue avec la maladie, qu’il faut savoir accepter. Chez moi, la mort a toujours fait partie de l’existence, alors, je ne peux pas m’empêcher de sourire quand je vois mes amis belges au bout de leur vie dès qu’ils évoquent la pandémie, juste parce que les Occidentaux découvrent ce concept, après s’être si longtemps crus les rois du monde.»